Jules Renard, Journal

Trop de vanité, trop d’impatience.

Je ne veux pas me mettre moi-même en avant, mais ça m’ennuie qu’on ne vienne pas me chercher par la main de disant : « Voilà l’homme qu’il nous faut. » D’ailleurs, je refuserais de suivre.

J’aime les belles idées. Je souffre, à les voir servir d’étiquettes à des hommes qui ne sont pas beaux.

Je raisonne ainsi : puisque je n’arrive pas à être un brave homme, il n’y a point de brave homme.

Je feins d’écouter, mais ce n’est pas pour entendre, car je n’écoute pas et je souffre de ne point parler.

Je veux être franc et je dis faux.

Il y a des choses que je m’efforce de ne pas dire, mais je souhaite qu’on les devine.

En somme, je souffre surtout de n’être pas compris et de ne pas pouvoir être ce qu’à mes moments de noblesse clairvoyante je voudrais être.

Trop, trop de vanité.

Jules Renard, 16 avril 1906


[x]#189 fan maandag 10 juni 2002 @ 11:41:58

besibbe op eamelje.net [de nijste 10, maksimaal]:

  • Lieve kinderen hoor mijn lied  Rudy Kousbroek en Peter de Vos08/2009
  • Jules Renard dit01/2004
  • Il n’y a rien à prendre10/2002

  • © eamelje.net 2001-2019. Alle rechten voorbehouden

    ien réaksje

    lieuwe  op 16 juni 2002 @ 19:17:11

    Comme Joost van den Vondel deja as dit.